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Hocho Kuyo: La libération des âmes des couteaux

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  Au Japon, la religion Shinto inculque au peuple le respect du monde qui nous entoure, qu'il soit animal, végétal, mineral ou artificiel. La philosophie de cette religion prète une âme à tout. Cela est vrai également pour les lames en fin de vie. De l'artisan qui l'a forgé, affuté, chouchouté, à l'utilisateur qui s'en ai servi pendant de longues années, une lame n'est pas un objet anodin. Elle nait, grandit, vit, travaille et meurt.  C'est pour cette raison que lorsque les japonais n'ont plus besoin de leurs lames, ils les apportent au musée des arts traditionnels de Sakai. On ne jette pas un couteau comme un inconnu insignifiant. Après avoir réunit les lames de l'année, deux artisans Dentokogeishi les transportent jusqu'au temple Shinto Aguchi Jinja à une centaine de mètre du musée de la coutellerie pour une céremonie de libération des âmes et d'hommage. Couteaux à purifier Les bacs de lames sont portées jusqu'au coeur du temple où le g

Les origines de la contemplation des fleurs de cerisiers

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    Au Japon bien plus qu'ailleurs dans le monde, les saisons sont célébrées et sont l'occasion de se réunir entre amis, collègues ou en famille pour admirer la beauté de la Nature et contempler ses annuels spectacles. Le printemps et le mois d'avril sont les plus connus, avec la contemplation des fleurs de cerisiers, le  hanami,  qui signifie regarder les fleurs. Mystère du hanami   Si certains se demandent pourquoi les japonais sont aussi sensibles à cet évènement, ce qui va suivre vous éclairera un peu plus à ce sujet. La floraison n'est pas seulement la raison de cette excitation particulière, les  sakura  et leurs éphèmères fleurs, accompagnent le début d'avril qui est le début de nouvelle année en Asie. Bien que la plupart des pays, le Japon y compris, ai adopté le calendrier romain avec le nouvel an de janvier, culturellement, la tradition du renouveau apporté par le printemps est toujours bien ancré dans la vie des japonais. Ce mois d'avril est celui de

Certificat Uchi Hamono, l'unique gage de qualité d'un couteau traditionnel japonais

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  Un couteau traditionnel japonais dit   Wabocho   est identique aux autres appellations en   WA   (Japon). Comme le   Wagyu , le boeuf japonais d'origine controlé qui selon les régions et ses spécificités changent de nom, Kobe Wagyu pour le boeuf de Kobe, Miyazaki Wagyu pour celui de Miyazaki etc... le   Wabocho   désigne un couteau traditionnel japonais. Un véritable Wabocho ce n'est : Ni une lame en acier inox ou céramique Ni un couteau au manche riveté Ni un couteau avec des matières improbables comme la croute de mamouth, le fer de météorites etc... Peu importe la région où il est fabriqué, un vrai  Wabocho  c'est un couteau : Fait d'acier et de fer forgé, Avec un manche en bois (le plus souvent en magnolia) Et une mitre en corne de buffle. Cependant la coutellerie  de Sakai  se différencie des autres régions par sa reconnaissance officielle et ses méthodes de fabrication qui sont restés artisanales et traditionnelles lui donnant accès à certains labels d'authe

Sakai ouvre ses bras à la France

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  Fin 2018 lors du Salon International de l'Alimentation à Paris et d'évenements organisés avec l'Académie Nationale de Cuisine, Sakai et ses artisans ont eu la chance de rencontrer des personnes d'exception.  Cocktail après l'évènement de l'Académie Nationale de Cuisine (octobre 2018)   En ce mois de février 2019, ce fut à Sakai d'ouvrir ses bras à quelques chefs réputés et passionnés ainsi qu'à des amoureux des belles lames. En collaboration avec l'organisme d'échange exterieur japonais, la mairie de Sakai et le bureau de la promotion industrielle de la ville, 12 personnes furent invitées à découvrir la riche Histoire et la culture de Sakai pendant 4 jours. Conférence et discours du maire de Sakai, Osami Takeyama   Le séjour fut intense, entre les rencontres avec les entreprises locales, les visites d'atelier de forge, les cours d'affutage, la cérémonie du thé, les découvertes culinaires locales... ce n'était pas de tout repos pour

Setsubun, la chasse au démons et les lanceurs de cacahuètes

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  Le 3 février au Japon on f ê te le   setsubun   qui est une célébration du passage de saison. Prière au Sanctuaire Aguchijinja à Sakai   Autrefois  fêtée 4 fois dans l'année, il ne subsiste aujourd'hui que celle du passage au printemps. Le setsubun est le mot désignant le noeud séparant chaque section de bambou, Lors de cette cérémonie la coutume veut que l'on aille prier au sanctuaire shinto et récupérer des graines de  daizu  (pois de soja) qui sont jetés par les prêtres à la foule censée en récupérer le plus possible afin de se protéger des mauvais esprits. Les habitants du quartier se regroupent peu à peu pour attraper les pois jetés à la volée   Les prêtres crient alors  «  Oni wa soto ! Fuku wa uchi !   » qui signifie, "Les démons dehors! Le bonheur à l'interieur!" On y brule aussi des prières pour qu'elles se réalisent ou justement de mauvais augures pour les purifier par le feu du sanctuaire. Le feu sacré brule dans la cour du sanctuaire   Une fo

Des pyramides au Japon?

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  Dotô vu des airs L'un des types de batiment le plus présent sur les photos des visiteurs est certainement le  temple bouddhiste . Souvent confondu avec les  sanctuaires   shinto  que l'on reconnait par la présence des  torii , les portails traditionnels servant d'entrée. Le Japon à l'entrée du bouddhisme, n'était pas capable de construire de tels temples. C'est grace à l'aide de batisseurs coréens fuyant leurs régions de Kudara, ancienne province alliée du Japon, que les premiers temples bouddhistes tel qu'on les voit aujourd'hui sont apparus dans l'archipel au début 600 période Nara, à la demande du Prince Shotoku Taishi. sous le règne de l'impératrice Suiko, très ouverte sur la Chine et la Corée. Avant la reconnaissance officielle de la religion bouddhiste par l'impératrice Suiko et l'apogée de la région de Nara, Sakai était la zone la plus influente et religieuse de l'empire Yamato (ancien nom du Japon). Sakai est l'un de

La France et le Japon, miroir d'une histoire commune.

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  Souvent, que ce soit dans les guides ou les reportages consacrés au Japon ancien, on n'y traite principalement que de la période bouddhiste et la grandeur des villes de Nara et de Kyoto. Ce serait comme penser la France uniquement à partir de l'avènement du Christinanisme. Un parallèle intéressant existe entre les histoires de tous les pays du monde, mais en ce qui concerne les périodes, la France et le Japon se ressemblent particulièrement. Les grandes villes (simplifié): Paris ・La ville de  Kyoto  ancienne capitale impériale depuis le 8ème siècle peut etre comparé à  Paris , qui bien que décidé par Clovis centre du pouvoir politique au 5ème siècle, devint réellement importante au 8ème comme la lointaine Kyoto. De plus Kyoto prend non seulement le statut de capitale mais aussi celui de ville d'importance pour la religion bouddhiste et ses différents courants. Tout comme Paris qui grandit finalement avec l'expansion du christianisme et le Royaume des Francs. Kyoto De