Hocho Kuyo: La libération des âmes des couteaux
Au Japon, la religion Shinto inculque au peuple le respect du monde qui nous entoure, qu'il soit animal, végétal, mineral ou artificiel. La philosophie de cette religion prète une âme à tout.
Cela est vrai également pour les lames en fin de vie.
De l'artisan qui l'a forgé, affuté, chouchouté, à l'utilisateur qui s'en ai servi pendant de longues années, une lame n'est pas un objet anodin. Elle nait, grandit, vit, travaille et meurt.
C'est pour cette raison que lorsque les japonais n'ont plus besoin de leurs lames, ils les apportent au musée des arts traditionnels de Sakai.
On ne jette pas un couteau comme un inconnu insignifiant.
Après avoir réunit les lames de l'année, deux artisans Dentokogeishi les transportent jusqu'au temple Shinto Aguchi Jinja à une centaine de mètre du musée de la coutellerie pour une céremonie de libération des âmes et d'hommage.
Les bacs de lames sont portées jusqu'au coeur du temple où le grand prètre Shinto va annoncer aux divinités les deux artisans, la corporation qu'ils représentent, ainsi que le musée qui les a acceuilli.
Il va ensuite remercier les lames pour leurs vies, et demander aux divinités de les acceuillir, libérant ainsi leurs âmes.
Le prètre va purifier les deux artisans ainsi que les nombreux couteaux, ciseaux et outils dans le but de s'assurer que celles ci sont bien vides et mortes avant de les recycler.
La cérémonie terminé les artisans reçoivent des amulettes pour leur devoir accompli, et ces derniers remporteront les caisses de lames chez un recycleur spécialisé.
Ainsi vit votre couteau, de sa naissance dans le feu et l'eau, de son travail quotidien de découpe, et de son passage dans l'au delà. Ce n'est pas simplement un morceau de métal et de bois, c'est un etre vivant qui mérite le respect et qui vous accompagne comme vous accompagnerai un animal de compagnie.
