Sakai, dominant, dominée mais indomptable
Eclairage simplifié sur le passé, le présent et l'avenir de Sakai.
De la lumière à l’ombre, du shintoisme au bouddhisme.
La ville de Sakai bercé par la baie d’Osaka à l’Ouest, par les montagnes de Nara à l’Est et celles de Wakayama a toujours été au centre de la politique économique et religieuse du Japon.
Du 3ème au 6ème siècle avec l’époque Kofun et ses gigantesques tombes d’empereurs à l’age d’or du shintoisme, religion primaire de l’archipel.
Dans l’ombre de ses voisines Nara et Kyoto au début et à l’expansion du bouddhisme au du 7ème au 14ème siècle.
Une montée en puissante determinante, la destiné d’une amer chute.
Elle retrouve la lumière grace à son port ouvert sur l’étranger à partir de la fin du 14ème et au jusqu’au 16ème siècle où elle connait sa periode la plus faste en devenant la ville la plus puissante du pays grace à sa force commerciale et sa grande influence politique.
Jalousée et envié par sa petite voisine Osaka qui possédait un chateau autour duquel les marchands de Sakai furent forcés de s’installer, elle plongea dans une longue période indécise jusqu’à 1868.
La restauration impériale, le retour des fiefs du passé.
A cette date importante de l’histoire du Japon et la restauration impériale de Meiji, Sakai retrouve tous ces anciens territoires « volés » par le shogunat de Toyotomi Hideyoshi.
Le nouveau pouvoir impériale organise la centralisation du pouvoir d’un Etat japonais sur le modèle occidental.
Des prefectures naissent, et Osaka et Sakai se disputent les territoires.
Large victoire dans un premier temps de Sakai qui engloutit pendant 13 ans chaque région ou préfécture naissantes, remportant en plus de ses anciens domaines, le grand territoire de Nara et une partie de l’immense Wakayama.
L’humiliation.
Mais en 1881, la centralisation des pouvoirs donnent tout le nouveau Sakai à la petite prefecture d’Osaka qui devient alors 2ème plus puissante région du Japon après la région de Tokyo.
Sakai est humiliée à nouveau par sa voisine qui, mieux situé s’impose encore aujourd’hui comme une région de premier plan, reléguant la capitale de la coutellerie traditionnelle au plan de simple banlieue d’Osaka.
Sakai, ville de liberté, autonome pendant des siècles digère mal cette domination forcée.
Ses maires jusqu’à 2020 s’efforceront à garder une fierté purement Sakai. Refusant de se considérer comme partie intégrante de la préfecture d’Osaka, ils isolent petit et à petit la ville de tous les grands projets touristiques, révant d’un renouveau de la gloire passé.
Ses habitants, portés par les discours politiques régionalistes, ont leur ville au coeur, et méprisent gentillement tout ce qui se passe de l’autre coté du fleuve Yamato qui sépare les deux grandes villes.
Nara est vu comme une grande soeur, un exemple, qui d’ailleurs a su se séparer de l’ogre Osaka en 1881 quand l’époque le permettait.
Wakayama au sud, vaste et sauvage, indomptable et aussi fortement apprécié.
Ce reve semble prendre forme en 2005 avec l’expansion du territoire qui inclut la ville de Mihara forte de 13km2 et 40 000 habitants en arrondissement de Sakai sous l’influence du futur maire Osami Takeyama.
Deux hommes, deux politiques
Maire Osami Takeyama
L’homme politique devient maire en 2009 et s’engage à faire renaitre l’antique Sakai du passé.
Sous son ère, Sakai est gouverné à l’ancienne, de concert avec chaque anciens fiefs comme un village.
Cette vue romantique va pourtant isolé la ville pendant ses 10 ans de mandat renouvelé à 3 reprises.
La ville parfaitement situé entre l’aéroport international du Kansai et Osaka. Proche de Nara et du Mont Koya devient un « triangle des bermudes » où les gens passent en train de l’Est à l’Ouest, la traversant de part en part à chaque voyage sans s’y arréter alors que les trains express s’y arrètent.
La ville est reconnu par tous les cuisiniers du pays et du monde pour ses lames exceptionnelles, ses diverses industries artisanales comme l’encens, le kombu rapé, les yukatas en coton, la céremonie du thé...
Autant de piliers de l’artisanat nippon, né et développé à Sakai mais exportés dans des villes comme Kyoto, Tokyo ou Osaka qui ont brillé sans efforts.
Le manque de collaboration des politiques ont seulement fait connaitre les produits mais estampillés avec le nom d’autre villes japonaises.
L’ancien maire Osami Takeyama a toujours été proche des artisans et du peuple, sans pour autant leur permettre de profiter des retombés touristique énorme des villes voisines. Le fossé financier se creusait et les pressions internes pour inclure Sakai dans les grands projets firent tombé le maire de son piedestal. Chute d’autant plus lourde qu’elle se termina par des problème judiciaires.
Maire Nagafuji Hideki
Né en 1976, le jeune maire de Sakai est élu en 2019 à la suite d’éléctions précoce suite à des poursuites judiciaires de l’ancien maire contre lequel il avait perdu les urnes 3 ans auparavant.
Ingénieur système, conseiller financier à son compte, monsieur Nagafuji se lance dans la politique, pour l’arrondissement de Sakai centre où il réside en 2011. Il progressera suffisament pour rejoindre le parti de Hirofumi Yoshimura, devenu maire puis gouverneur d’Osaka en 2015.
Les deux hommes incarnent la nouvelle politique japonaise de part leur age relativement jeune (45 et 46 ans) et mettent en place le renouveau de Sakai.
La ville, plus grande agglomération de la préfecture d’Osaka, a besoin de changements pour se donner un nouveau souffle, et cette derniere est essentielle pour la région du Kansai car au premier plan géographique lors de l’arrivée des touristes.
Le premier coup d’éclat involontaire, fruit du travail acharné de son prédécesseur, fut la reconnaissance au patrimoine mondiale de l’Unesco en juillet 2019 des tombes d’empereurs Kofun.
Cette reconnaissance porté par l’ancien maire depuis le début de son mandat est né de la collaboration régionale avec l’ancien domaine de Furuichi proche de Nara et où se trouve des tombes semblables à Sakai.
Après 1 année de mandat les projets florissent, dont l’ambitieux projet « Grand Design » commencé dès ses débuts en tant que maire et qui vise à transformer profondément la ville sur 20 ans pour embellir et faire des points clés de la ville (Avenue Daido et artisans, port, parcs et tumulus...) des zones touristiques majeures de la région du Kansai.
Hésitante Sakai.
Seule et puissante pendant des siècles, dominante puis dominée, Sakai cherche à trouver la paix et la grandeur avec la collaboration et non plus la confrontation.
La politique fraternel nouvelle entre Osaka et Sakai est en contraste avec les habitants et artisans qui font la fierté de la ville mais qui restent réticents à se mélanger à la grande préfecture.
Le coeur de Sakai balance entre resté fier et tétu quitte à louper le coche, ou bien s’ouvrir, collaborer pour le succès.
Peut etre que comme Nara, Sakai réussira à garder son identité tout en s’associant intelligemment à l’implacable Osaka.
Le temps découvrira le voile de destiné qui l’attend dans un avenir très proche.