商店街 Les Shoutengai: le coeur de la vie de quartier japonaise

 Vous en avez probablement vu pendant votre voyage au Japon, surtout dans le Kansai autour d'Osaka et Kyoto. Ces galleries couvertes ou étroites rues marchandes sont un bonheur pour les sens.

Les Shoutengai sont des ruelles ou se mélange de nombreuses boutiques et où les vieux japonais continuent de faire leurs courses. La proximité de ces commerces et la chaleur humaine que l'on y trouve n'a aucun égal au Japon.

Malheuresement avec les centres commerciaux et les supermarchés, ces galeries tendent à tomber dans l'oubli, abandonner par ses locataires, fuient par les familles, on n'y trouve que quelques résistants qui continuent de faire leurs tofu à la main, cotoyant souvent une boucherie, une poissonnerie, un marchand de fruits et légumes... Pour les galleries encore fréquentés un café ou une boutique de vetements, faisant face à un fabricant de geta (soulier en bois japonais).

Certaines de ces galeries restent bien vivantes, comme à Osaka, Nara ou Kobe, mais souvent ces dernières voient leurs commerces se transformer en attraction pour touristes, vendant aussi bien des cosmétiques pour la clientèles asiatiques, criant en chinois ou coréèn pour attirer les clients, ou des vendeurs de souvenirs à grands coups de panneaux en anglais...

Bien que cela fasse vivre l'aspect exterieur de ces galleries, le coeur lui disparu sous la masse des touristes et des grandes marques.

Mais il en reste quelques unes, typiques, authentiques, généralement dans la région d'Osaka, à l'écart des grands axes fréquentées.

Comme ici à Sakai centre, avec le Sakai Higashi Ginza Shoutengai, le Ayanocho Shoutengai et le Yamanoguchi Shoutengai, qui nous donne le parfait exemple de la variété de galeries qui peuvent encore exister.

Commençons par la galerie de Sakai Higashi, en face de la gare portant le meme nom.

Ce dédale de ruelle et le plus grand de Sakai, coinçé entre la gare Nankai Koya line et la haute mairie de la ville, on y trouve aussi bien l'aspect moderne avec de grandes enseignes de fast food, des cafétérias et des banques.

Ou bien des petites ruelles couvertes, étroites et sombres où l'on peut voir des vendeurs de fruits et légumes, de bonbons, de tofu.

rue des bars

 

Quand les vendeurs ferment, une autre partie de ces galeries s'animent la nuit, les bars, les restaurants et bistrots. Les japonais se pressent pour s'accouder au comptoir boire une bière en mangeant des brochettes des poulets ou des donburi (bol de riz avec de la viandes panés ou poissons frits).

Pour les plus motivés, des bars, ou le blues et le jazz résonnent, ou des clubs où les hommes japonais vont boire en groupe, accompagnés de jolies filles.

La nuit est avancé, mais cela n'empèche pas de continuer la soirée en mangeant dans un restaurant de poissons et fruits de mers fraichement péché et ouvert 24h sur 24 servis par des filles en tenues "traditionnelles".

Restaurant de poisson 24h sur 24

Ce Shoutengai est l'un des plus animés de la ville, typiques des galeries d'Osaka où l'on fait ses courses en journée et boit, mange et prend du bon temps la nuit.

 

La galerie Ayanocho Shoutengai, elle, est un symbole des galeries de campagne, desservis par de petites gares ou ici par exemple par la ligne de tramway Hankai reliant Tennoji à Sakai.

Photo dessinée

Cette ruelle s'éteint peu à peu, l'ombre du toit permet de se rafraichir en été ou de s'abriter de la pluie, mais les passants ont disparus. Il reste bien une boucherie, un atelier de tofu, deux ou trois magasins de poissons, vetements ou primeurs, et seul les voix rares de vieilles dames discutant se font entendre couvertes par le bruit du tramway qui traverse cette galerie fantome, en ce court instant, le passé et le présent se cotoient, séparés par les barrières de sécurité, et laissant la ruelle silencieuse quand ces dernières se relèvent.

C'est un charme particulier qui se dégage de ce Shoutengai, le temps s'y est arrété...

Mais les habitants du quartier ne compte pas laisser ce patrimoine mourir ainsi. Le quotidien ne fera plus revivre ces ruelles abandonnées, tuées par la grande consommation, mais quelques évènements organisés par des jeunes motivés redonnent des couleurs et de la vie à cette arcade, l'espace d'une journée ou d'un week-end.

Comme en fin avril sous l'impulsion de café, auberges, bars et petits magasins, le Ayanocho Shoutengai a pu revivre et voir 21 boutiques éphémères animer cette ruelle d'habitude si calme.

Les ruelles s'animent, renaissance d'une rue historique
Réouverture des vieilles échoppes

 

Il faut les voir ces ruelles, imaginer le quotidien des japonais qui faisaient leurs courses, les matsuri et évènements de l'année colorer ces galeries. Elles sont endormies, survivants grace à quelques magasins qui résistent, espérant un réveil éclatant.

C'est le cas pour la galerie Yamanoguchi Shoutengai, exemple parfait d'une des plus importante rue de la ville après la guerre, éteinte, oublié, puis réssucité par les habitants, devenant un haut lieu de passage du centre de la ville.

La Yamanoguchi Shoutengai abrite maintenant a nouveau de nombreux magasins, restaurants, cafés, papéteries, vendeurs de kimonos, galeries d'arts, primeurs, marchand de poissons, grand maitre sushi...

Une entrée du passage

Bientot une auberge, faisant revivre un appartement de galerie sous les toits servant autrefois de logements aux commerçants ouvrira aussi ses portes.

C'est un succès franc et réussit, les habitants ont su éloignés les enseignes étrangères et autres fast food pour garder un Japon authentique et réinventé, permettant aussi au sanctuaire shinto Aguchi jinja de respirer à nouveau.

Entrée depuis la galerie

 

Aguchi Jinja

 

Si vous passez sur Sakai, prenez le temps de vous y promener, de vous asseoir à un de ses cafés, de flaner dans des ruelles encore vierges et préservées du tourisme de masse. Mangez-y des Takoyakis, beignets de poulpe typiques d'Osaka.

En tramway avec la ligne Hankai, en train avec les lignes Nankai Main line ou Koya Line via la gare Sakai station ou celle de Sakai Higashi station, il est possible de gouter au vrai Japon, celui qui ne parade pas, celui qui ne se décore pas pour faire plaisir, celui dont les sourires sont francs et vrais, celui d'Osaka la véritable, gardienne du Japon populaire.

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